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La gouvernance mondiale du ressentiment

Date de création

Mardi, mars 10, 2009 - 11:16


L’Histoire nous offre une lecture abondante de conflits petits et grands nés dans le ressentiment. Les Révolutions, les grandes périodes de rupture qui génèrent les grands cycles historiques sont d’ailleurs souvent le résultat d’une explosion brutale de vieux ressentiments. Après les grandes révolutions du 18e siècle, du 19e et du 20e siècle, après l’éruption des grandes idéologies et des nationalismes virulents qui tous, d’une certaine façon, instrumentalisèrent des ressentiments légitimés, le 21e siècle nous offre le spectacle d’une carte politique mondiale rongée par les ressentiments en tous genres.

La plupart des conflits actuels sont nourris en grande partie par le ressentiment : conflit du Proche-Orient, conflit entre l’Inde et le Pakistan, conflits inter-ethniques africains. Les génocides du Rwanda et du Burundi, soit les conflits les plus meurtriers de ces cinquante dernières années, furent dans leur essence des guerres de ressentiment. Les guerres de l’ex-Yougoslavie sont à ranger dans la même catégorie. Au-delà des conflits ouverts, combien de pays et de peuples sont mus par une rancœur vivace souvent ancienne et même très ancienne dont la mémoire collective se maintient juste au-dessous de la surface, prête à exploser ?

Comme pour toutes les questions ayant trait à la gouvernance mondiale, le problème du ressentiment est complexe et il exige une approche à la fois globale, qui tente d’appréhender le phénomène dans son ensemble, mais qui aussi permet de traiter chaque cas de figure. Les techniques éprouvées de prévention et de résolution de conflits constituent une démarche importante dans ce domaine.

A un niveau supérieur, il s’agit aussi de renouveler l’identité de chaque individu et de chaque communauté. En d’autres termes, l’homme nouveau et la femme nouvelle ont une « carte identitaire », beaucoup plus complexe que celle de leurs parents et grands-parents, qui les lie à divers individus et communautés dans le monde et non plus simplement à leur environnement local, national, régional, religieux ou linguistique. Or, dans ce monde qui change rapidement et profondément, le présent va se conjuguer de plus en plus avec l’avenir alors qu’auparavant, il se conjuguait surtout avec le passé.


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