Par Germà Pelayo
Ce dossier contient un ensemble de réflexions et de propositions formulées ces dernières années autour de la dimension environnementale de la gouvernance mondiale. Elles sont organisées selon les thèmes suivants~: reconstruction de l’équilibre environnemental ; gestion des ressources énergétiques, minérales et maritimes ; l’agriculture, et la sécurité et la souveraineté alimentaires ; le développement durable ; et la relation humanité-biosphère.
La crise provoquée par le caractère accéléré et probablement irrévocable de l’impact des activités humaines sur la nature exige des réponses collectives de la part des gouvernements et des citoyens. La nature ignore les barrières politiques et sociales et la dimension mondiale de la crise annule les effets de toute action initiée unilatéralement par un gouvernement étatique ou une institution sectorielle, quelle que soit sa puissance. Le changement climatique, la pollution maritime et atmosphérique, les risques nucléaires et ceux liés à la manipulation génétique, la réduction et l’extinction des ressources et de la biodiversité, et avant tout un modèle de développement qui sur le plan mondial reste largement à l’abri de toute remise en question comptent tous parmi les diverses manifestations de cet impact accéléré et sans doute irrévocable.
Cet impact est le facteur, dans le cadre de la mondialisation, qui remet le plus en question un système d’États qui rivalisent les uns avec les autres à l’exclusion de tous : parmi les différents champs de la gouvernance mondiale, la gestion de l’environnement est celui qui nécessite le plus urgemment des réponses à la crise sous forme d’actions collectives menées par l’ensemble de la communauté humaine. Ces actions devraient aider en même temps à modeler et renforcer la construction progressive de cette communauté.
Ce dossier contient un ensemble de réflexions et de propositions formulées ces dernières années autour de la dimension environnementale de la gouvernance mondiale. Elles sont organisées selon les thèmes suivants~: reconstruction de l’équilibre environnemental ; gestion des ressources énergétiques, minérales et maritimes ; l’agriculture, et la sécurité et la souveraineté alimentaires ; le développement durable ; et la relation humanité-biosphère.
La gouvernance environnementale en général est traitée dans deux articles : un programme ambitieux pour réformer la gouvernance de l’environnement mondial et une étude sur le rôle de sciences sociales comme agent de facilitation pour l’émergence de formes systémiques de gouvernance.
Les réflexions et les propositions dans le domaine de la reconstruction de l’équilibre environnemental incluent la mise en mouvement de nouveaux processus et la création de nouvelles institutions pour traiter du changement climatique, la constitution de réseaux d’informations et d’échanges, et la promotion d’accords de commerce équitable.
Dans le domaine de la gestion des ressources, le dossier comprend un cahier de propositions sur la gestion durable des forêts, un nouveau contrat mondial sur l’eau, ainsi que d’autres propositions sur ce thème produites par le travail du Forum alternatif mondial de l’eau.
Deux déclarations sur la souveraineté alimentaire par des mouvements sociaux introduisent le thème de l’agriculture, et de la sécurité et la souveraineté alimentaires. Ici, le thème est abordé à partir de la perspective des besoins des populations et de la nature publique inaliénable qu’il faudrait accorder aux ressources naturelles.
Quant au développement durable et la relation humanité-biosphère, deux concepts sont analysés : le premier, la décroissance en tant qu’alternative au modèle de développement durable, et le second, celui d’espace environnemental, qui offre un cadre cognitif pour une approche exhaustive et intégrée à la construction de la politique. Deux autres articles traitent généralement davantage de la nécessité de construire un nouveau modèle intégré et pluriel de gouvernance mondiale qui prenne en compte les différents acteurs et que l’on peut construire selon un calendrier qui permet de réaliser une meilleure mise en œuvre de son développement.
Enfin, deux documents traitent du besoin de repenser le modèle urbain sous le thème de la gestion des territoires, des villes et du monde rural. Le rôle des territoires dans la mondialisation est également analysé et l’on propose des voies pour stabiliser les diverses formes de propriété communautaire qui tendent à disparaître dans le contexte du modèle libéral mondialisé. Un dernier document propose, comme fruit des débats et de l’expérience d’une organisation sociale, un modèle pour un développement régional intégral pour l’Amazonie.
Ce dossier regroupe pour la première fois une variété d’analyses, d’idées et de propositions en ce qui concerne le contenu, les perspectives, les thèmes et les influences culturelles dans le domaine de la gouvernance environnementale à l’échelle planétaire. En ce sens, son originalité et sa pertinence sont liées à la nature pionnière de la quête pour répondre au besoin d’un développement pluriel et responsable pour cette dimension de la gouvernance mondiale.