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Pourquoi la gouvernance mondiale de l’environnement avance-t-elle si lentement ?

Date de création

Mardi, juillet 20, 2010 - 05:52


Si l’on en croit les journaux, la prise de conscience des problèmes environnementaux globaux est très forte. Comment se fait-il, dans ces conditions, que la gouvernance mondiale de l’environnement soit demeurée aussi faible ? Faible ne me paraît pas exagéré : voilà bientôt
vingt ans que s’est tenu le premier Sommet de la terre. Avec une grande unanimité, tout le monde a dit : « il faut que les sociétés du monde prennent un nouveau cours, nous sommes dans une impasse ».

Pour sortir de cette impasse on a popularisé le concept de « développement durable ». Aujourd’hui tout le monde peut en faire du développement durable mais en réalité, si nous avançons dans le bon sens, c’est à l’intérieur d’un train qui va dix fois plus vite dans le sens
inverse. En d’autres termes, nous avançons à reculons. Et la gouvernance mondiale dans l’environnement, malgré la signature de nombreuses conventions internationales demeure peu efficace.

Suffirait-il, comme le pensent certains, de créer une agence puissante de l’ONU en charge de l’environnement pour que les choses changent ? Mon sentiment est que non. Dans les faits, la gestion mondiale de l’environnement s’est déplacée de l’UNEP vers la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International ou encore l’Organisation Mondiale du Commerce car seules ces institutions, construites en dehors de
l’ONU, ont une capacité effective d’action. Ainsi, l’Organisation Mondiale du Commerce dispose d’une chambre de règlement des différends. C’est un espace de négociation et c’est un moyen de sanction.

Nous ne disposons pas de moyens d’action équivalents au niveau de l’environnement. Ainsi de nombreux pays ont signé le protocole de Kyoto. Certains n’ont pas respecté leurs engagements. Que fait-on ? Que peut-on faire ? Rien. On négocie la convention suivante.

Les règles actuelles de droit international dans le cadre de l’ONU, ne s’appliquent qu’aux Etats, alors que les principes de responsabilité doivent s’appliquer à tous les acteurs. Pour rendre acceptable une véritable régulation des questions mondiales, il faut au préalable aider à
l’émergence d’une communauté mondiale à une prise de conscience que nos destins sont indissolublement liés là où, pour l’instant, nous voyons surtout les contradictions entre intérêts nationaux.


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