Plus de cinq ans ont passé depuis le lancement du programme Éducation pour tous (EPT), l’un des objectifs du Millénaire pour le développement. C’est un tiers de la durée totale établie pour mener à bien ce programme. Dans cette optique, le rapport mondial de suivi de l’ONU de 2006 examine les progrès réalisés pour l’initiative EPT, lancée lors du Forum mondial sur l’éducation à Dakar en 2000.
L’Internationale de l’Éducation (IE) décida en 2000 de produire annuellement un rapport mettant à jour les avancements réalisés et le travail restant avant de finaliser le programme Éducation pour tous d’ici 2015. Ce rapport résume l’évaluation faite par les organisations partenaires de l’ONU et émet des observations sur le Rapport mondial de suivi du point de vue de l’Internationale de l’Éducation.
En prenant l’alphabétisme comme point central, le Rapport mondial de suivi de 2006 pose des questions très pertinentes :
Le monde est-il en bonne voie pour atteindre les objectifs du programme Éducation pour tous d’ici 2015 ? Quels défis doivent affronter les centres d’enseignement pré-élémentaire ? Où en sommes-nous en matière d’éducation primaire universelle, et notamment en ce qui concerne les enfants non scolarisés ? Y aura-t-il assez d’enseignants qualifiés pour garantir une éducation de qualité pour tous ?
Voici l’un des six objectifs adoptés à Dakar en 2000 : « Améliorer de 50 % les niveaux d’alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d’ici 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente ». L’alphabétisme, un sujet qui a été quelque peu négligé depuis Dakar, est le thème central du rapport de 2006.
L’alphabétisme représente un défi vital, car il est au fondement même de l’apprentissage. De plus, l’accomplissement de l’EPT est inextricablement lié aux programmes d’alphabétisation chez les adultes. Aujourd’hui, 771 millions d’adultes sont analphabètes dans le monde (18% de la population adulte), contre 871 millions en 1990. Mais ces chiffres sont trompeurs, car les taux d’alphabétisation varient énormément d’une région à l’autre. Ceci démontre que les progrès réalisés jusqu’ici sont insuffisants pour compenser la croissance démographique.
D’autre part, il est important de noter que les populations indigènes et les personnes handicapées sont tout particulièrement exclues de l’éducation. De plus, 64% des personnes analphabètes dans le monde sont des femmes. Cette statistique reste inchangée depuis 1990, signalant que même si des progrès importants ont été réalisés dans certains pays durant cette période, le train du progrès fait marche arrière dans d’autres. Enfin, la corrélation entre analphabétisme et pauvreté est à nouveau mise en exergue par ce rapport.
Ce document souligne certains domaines clés pour les enseignants, tels que l’espérance de la durée de scolarisation, l’éducation de qualité, les efforts des pays et l’EPT comme priorité nationale, les recommandations sur le travail des enseignants et les engagements financiers internationaux, et les analyses d’un point de vue syndicaliste.