Le monde de demain

Rien en fin de compte, n’est plus difficile que d’anticiper l’avenir car nous restons malgré tout prisonniers de nos modes de pensée. Or, ce sont justement les modes de pensée qui changent, entraînant avec eux toutes sortes de transformations sociales, économiques, politiques. Comment changent-ils, ces modes de pensée? On en sait trop rien finalement. il est rassurant de se dire qu’en fin de compte, l’avenir garde tous ses secrets. Dans un monde qui prétend tout contrôler, tout anticiper et tout comprendre, l’avenir reste toujours à écrire, toujours à découvrir.

Une chose est certaine cependant : ce sont d’abord les hommes, et aujourd’hui les femmes aussi, qui écrivent l’avenir. Dans les moments où les puissants – rois, empereurs, chefs d’Etat- décident des grandes orientations politiques, le monde à tendance à se figer. Quelques réformes, quelques innovations, un souffle de création artistique peuvent se manifester ici et là mais pour l’essentiel, les modes de fonctionnement et d’organisation restent. Quand les peuples s’en mêlent, en revanche, les changements peuvent être rapides et même brutaux. Presque toujours, ce sont les grands mouvements populaires qui dessinent un nouvel avenir, pour le meilleur et pour le pire, souvent les deux.

Durant les deux décennies qui ont suivi la chute du mur, les « puissants » se sont comportés comme à leur habitude : sans beaucoup de flair. Et, logiquement, les grands changements sont parvenus de zones moins en vue : de la Chine – pourtant dotée d’un des régimes les plus fermés du monde – du Brésil ou encore d’Afrique du Sud – qui dut subir le joug d’un régime nazi durant plusieurs décennies -, pour ne citer que les exemples les plus criants. Surtout, les peuples et la société civile - cette courroie de distribution entre peuples et gouvernements – commencent à peser dans les grandes décisions, ainsi qu’ils l’ont fait pour la récente prise de conscience écologique. Si les Etats, qui sont toujours au cœur de l’activité géopolitique transnationale, doivent changer le monde et s’y adapter, ce sont les peuples qui, directement ou indirectement (par les voies démocratiques) généreront les transformations et façonneront le monde de demain.