
L’Amazonie concentre les contradictions essentielles de notre époque : le poumon de notre planète, est ravagé par la déforestation sauvage, l’exploitation minière prédatrice et l’urbanisation chaotique. Même si les peuples qui l’habitent ont réussi à conserver le potentiel de la biodiversité qui les entoure, l’Amazonie souffre d’une “mauvaise” gouvernance, elle est dépourvue d’une gestion collective et cohérente de ses ressources. Plus grave, elle est le terrain de violations récurrentes des droits de l’homme, les premières victimes étant ses habitants les plus pauvres, les plus humbles.
Cette publication rassemble des documents issus du premier séminaire du Forum pour une nouvelle gouvernance mondiale autour de la question "De quelle Amazonie le monde a-t-il besoin ?"
Gustavo Marin, Directeur, Forum pour une nouvelle gouvernance mondiale
	Au cours de l’histoire, il y a des villes, des régions ou des territoires qui ont une
	importance particulière, où le destin d’un peuple, d’une société, voire de la terre
	entière, se trouve à la croisée des chemins. L’Amazonie est sans doute l’un de ces
	espaces. Elle concentre les contradictions essentielles de notre époque : cet océan de
	végétation, territoire immense traversé par le fleuve le plus long du monde, poumon
	de notre planète, est ravagé par la déforestation sauvage, l’exploitation minière prédatrice et l’urbanisation chaotique. Découpée par des États-nations qui ne suivent
	pas le cours des fleuves, l’habitat des communautés humaines et l’étendue des forêts,
	l’Amazonie reste fragmentée par des frontières qui ne soufflent pas dans le sens
	des vents nouveaux d’un monde globalisé. Même si les peuples qui l’habitent ont
	réussi à conserver le potentiel de la biodiversité qui les entoure, l’Amazonie souffre
	d’une “mauvaise” gouvernance, elle est dépourvue d’une gestion collective et cohérente
	de ses ressources. Plus grave, elle est le terrain de violations récurrentes des
	droits de l’homme, les premières victimes étant ses habitants les plus pauvres, les
	plus humbles.
	Si l’Amazonie concentre tous les dangers non seulement pour ses habitants, mais
	aussi pour les équilibres écologiques de la planète, elle représente également un
	territoire de vie et d’avenir. Rien n’est perdu d’avance. À l’aube du XXIe siècle, elle
	pourrait devenir l’un de ces lieux essentiels où l’humanité trouvera les ressources
	biologiques, politiques et culturelles d’une nouvelle relation avec la biosphère et
	d’un rapport entre les peuples fondé sur la dignité et la solidarité. L’Amazonie peut
	représenter le terrain fertile d’une véritable école de “bonne” gouvernance si elle
	est soignée comme un bien commun et précieux, en premier lieu par les Brésiliens
	(65 % de l’Amazonie s’étend sur le territoire brésilien), par les peuples des pays
	d’Amérique du Sud qui l’entourent, mais aussi par tous les habitants de la Terre. En
	dépit des difficultés, l’Amazonie est certainement l’un des espaces où s’inventent les
	nouveaux mécanismes d’une gouvernance responsable, efficace et légitime.
	C’est pourquoi nous avons pris l’initiative, conjointement avec Cândido Grzybowski,
	directeur d’IBASE, d’organiser à Rio de Janeiro, en mai 2008, le premier séminaire
	du Forum pour une nouvelle gouvernance mondiale autour de la question
	“De quelle Amazonie le monde a-t-il besoin ? ”. Ce séminaire a reçu l’appui de la
	Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme, fondation suisse
	indépendante qui se consacre à la mobilisation des connaissances et des expériences
	pour faire face aux défis majeurs de notre époque.
	Cette publication rassemble trois documents : le texte de base rédigé par Cândido
	Grzybowski, le rapport du séminaire exposé par Patrick Piro, journaliste à Politis
	(France), et la postface écrite par Arnaud Blin, coordinateur du Forum pour une
	nouvelle gouvernance mondiale, pour mettre les propositions élaborées lors du séminaire en relation avec la gouvernance mondiale.
	À voir aussi:
	_ * Les vidéos du seminaire (Français) (English) (Español)