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Title

L'eau et sa gouvernance

Date de création

Mardi, octobre 20, 2009 - 16:05


(Version provisoire, avril 2009)

La gouvernance peut se définir comme un processus de coordination d’acteurs, de groupes sociaux, d’institutions pour réaliser des buts débattus et définis collectivement . Dans le cas de la problématique Eau et de la politique de la ressource, cette notion de gouvernance est généralement associée à celle du développement durable tant il est clair que pour atteindre ce développement, il faut s’assurer une gouvernance efficace. Or, celle-ci se rapporte implicitement à un équilibre ou plutôt à un compromis sur une gestion de la ressource qui soit à la fois transparente, responsable, éthique et librement négociée.

Au cours du dernier Forum Mondial de l’eau à Istanbul, ce thème a été amplement traité voire utilisé comme un mot d’ordre mais bien des participants sont restés sur leur faim. Ainsi, on a attribué toutes les défaillances du secteur de l’eau à l’absence ou au manque de « bonne gouvernance ». Pourquoi ? Comment ? Nul n’a fourni de réponse à cet égard.

En réalité, une bonne gouvernance ne saurait exister sans une volonté politique affirmée au niveau gouvernemental, sans un système international de transparence et un engagement clair des pays les plus puissants à combattre ceux qui ne luttent pas contre la corruption du secteur (thème traité aussi à Istanbul) ou qui empêchent ou gênent la liberté d’expression de la société civile. Au cours de ce forum, il a été dit et redit que les fameux Objectifs du Millénaire (ODM) fixés solennellement par l’ONU ne seraient pas atteints, pourtant, l’Université Internationale de Tokyo - qui relève de l’ONU - a toujours averti : l’aide au développement doit viser en premier lieu l’eau et l’assainissement.

Déjà, en septembre 2009, le Secrétaire Général de l’ONU affirmait que le monde n’était pas sur la bonne voie pour réaliser les Objectifs du Millénaire, spécialement en Afrique. Ceux-ci visent à ce que, en 2015, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde soit divisé par deux. Il s’agit d’un échec pour les organisations internationales, les ONG et les gouvernements qui n’ont pas eu la volonté politique suffisante et n’ont pas mis les moyens nécessaires pour atteindre ces Objectifs. Il en résulte que la litanie des morts - dont 4 à 6000 enfants par jour - par les maladies hydriques parfaitement évitables va continuer à égrener son triste chapelet pour de nombreuses années. Pour l’ONU, il y a aussi « une crise silencieuse » de l’assainissement au plan mondial et particulièrement en Afrique et en Inde. Cette crise de l’assainissement jointe à celle de la corvée d’eau empêche la scolarisation des enfants et particulièrement celle des filles. La moitié du million d’écoles du monde ne peuvent offrir de l’eau potable ni même de latrines rudimentaires à leurs élèves d’où un absentéisme important notamment chez les filles à partir de 10-11 ans.


Attached files pdf_466_prov_Bouguerra_-_L_eau_et_sa_gouvernance.pdf ( B)