Por Germà Pelayo
La DGR (Démocratie globale en réseau) concerne une proposition qui vise à répondre à une exigence de repenser radicalement le pouvoir mondial, de sorte que l’humanité puisse exprimer ses besoins et puisse résoudre démocratiquement et pacifiquement les principales menaces qui pèsent sur elle, telles que la crise environnementale, la prolifération nucléaire et de l’armement, la fragilité financière ou les inégalités extrêmes, parmi d’autres défis majeurs.
Il s’agit d’une hypothèse de travail qui vise à favoriser un débat jusqu’ici largement ignoré de l’opinion publique: la formulation d'une éventuelle gouvernance mondiale citoyenne, au-delà des questions économiques et géopolitiques liées à l’analyse de la gouvernance mondiale existante. Il s’agit donc d’un scénario utopique, mais qui dévient légitime d’un point de vue moral et presque de subsistance. Il ouvre la porte à la discussion sur des horizons et des modèles futurs, ainsi que sur les moyens pour leur mise en œuvre.
Face à la crise systémique actuelle, l'humanité ne dispose pas encore de pistes ou d'alternatives politiques, parce que la question d'une répartition juste du pouvoir (comme préalable à une répartition juste des ressources et une cohabitation harmonieuse entre l'homme et la biosphère) n'a jamais été abordée. Or, elle renvoie à la fois au problème de la politique dans des sociétés interculturelles de masse et à celui de la nature de la démocratie. Étant donnée l'ampleur de la communauté humaine concernée, cette question devrait, en outre, être traitée à l'aide d'outils adaptés à la spécificité du défi qu'elle représente.
La DGR est un modèle de démocratie hybride (directe+tirage au sort), ouverte à une participation universelle, permanente, multidimensionnelle et de résultat contraignant. Tout ceci est possible sans qu’un pouvoir exécutif centralisé soit nécessaire (Gouvernement Mondial). Moyennant une organisation stricte du circuit de prise de décisions, le mandat des citoyens est traduit en réglementations, en plans d'action et en projets. Le respect de ce mandat et le suivi de sa mise en application feront l'objet d'une vérification publique et participative par le biais de mécanismes adaptés.
Le caractère hybride procède de plusieurs éléments : une démocratie directe, une démocratie délibérative, une démocratie représentative sans partis politiques et une décentralisation des systèmes de mise en œuvre, d’évaluation et de sanction. Il s’agit là des quatre éléments constitutifs de la démocratie hybride dans la mesure où ils représentent différents moments de la vie des politiques publiques, et où ils correspondent aux pouvoirs législatif et exécutif de nos systèmes de gouvernance contemporains. Les contours du pouvoir judiciaire et ceux d’autres pouvoirs émergents ne seront pas abordés dans le cadre de ce travail.
La DGR prévoit une responsabilité exclusive sur les affaires globales, mais elle interagit avec les régions, les États et les autorités locales pour mieux aborder, construire, tenir compte et mettre en œuvre la voix citoyenne. Cette subsidiarité garantit en tout moment l’autodétermination des peuples et les droits des minorités, et elle se met en pratique moyennant un « protocole de primauté » qui détermine les cas dans lesquelles le mandat direct de la DGR l’emporte, ou par contre c’est un mandat pyramidale subsidiaire des autorités sous-planétaires faisant partie du réseau, ou une combinaison des deux, qui doit être mise en place.